Le livre date. Il a été publié en 2002 et réuni, sous une même couverture, des articles écrits entre la fin des années 1980 et 2001, soit pendant mon enfance, pour des revues et des journaux de presse. Il a été acheté par un pur hasard, il y a bientôt quatre ans, pour son prix qui défie toute concurrence, ayant été "offert" à l'achat pour un euros. A ce prix, je m'étais dit pourquoi pas; pourquoi pas faire un saut dans l'inconnu. L'auteur m'était étranger, le titre m'intriguait. L'achat effectué, je l'ai déposé dans ma P.A.L où il est resté toute ses années. J'ai fini par le sortir et, surprise, d'inconnu il n'y en avait pas.
Ce livre - à l'écriture souple, fluide et parfois poétique, agréable pour résumer- aborde des thématiques qui nous sont en effet familiers, qui sont encore d'actualité. C'est le désintérêt de plus en plus croissant pour la politique telle que présentée par nos professionnels, c'est l'importance de la parole politique de plus en plus décriée, c'est la nécessité de construire un vivre-ensemble, d'affirmer la puissance de la politique face à l'économie et sa financiarisation, c'est la critique du tout bureaucratique, l'éthique de responsabilité et de conviction etc etc... autant dire qu'au temps de mon enfance nos adultes parlaient déjà de ce qui fait aujourd'hui notre actualité. Triste et malheureux constat car c'est avouer que rien n'a changé, que rien n'a bougé, que tous savaient mais n'ont rien fait. On s'alarme aujourd'hui du réchauffement climatique, de l'affaissement du politique face au pouvoir et la puissance de l'économie, de la décrépitude du lien social, autant de thèmes sur lesquels s'est prononcé, avec intelligence et modération, le philosophe Oliver Abel. Ce livre a le mérite pour moi aujourd'hui de confirmer ce que j'ai toujours pensé: on est gouverné par des abrutis qui nous prennent pour des cons.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire