J'hésitais à le sortir de ma bibliothèque. Je n'avais pas trop d'enthousiasme à le faire mais je m'y suis forcée. C'est qu'il me fallait commencer à lire ces romans qui font partis de mon challenge ABC dont le but est, tout de même, de découvrir le plus d'auteurs possibles; ceux qu'on ne connait pas et qu'on n'aurait pas approchés si on ne s'y était pas engagé. Ainsi, je me suis sentie obligée de lire Le Grand Meaulnes d'Alain Fournier et, contre toute attente, je n'ai point de regret à partager parce que je l'ai beaucoup aimé, beaucoup apprécié.
A la fois triste et rafraîchissant, ce roman nous invite à découvrir une vie qu'on ne connait plus - pour la majorité en tout cas. C'est la France à la fin des années 1800, la ruralité, la campagne qui, douce et apaisante, charme par son authenticité, sa fraîcheur et son calme. C'est des jeunes adolescents qui courent après l'aventure, des jeunes hommes fougueux et amoureux qui espèrent retrouver le charme qu'ils ont rencontré par un hasard heureux. Il y a une force tranquille dans ce roman; une beauté, une sérénité; quelque chose de bien jolie; une poésie d'une belle musicalité. Il y a, aussi, de la mélancolie, une tristesse qui se pose lentement, doucement. On est triste à la fin, triste de voir des personnages gâcher le bonheur qu'ils attendaient et espéraient tant. Mais cette tristesse n'est pas de celle qui déprime. Elle nous fait seulement dire - elle me le fait dire en tout cas - qu'il s'agit là d'une belle histoire, d'un beau roman, bien écrit, bien raconté; un roman qu'on prend plaisir à conseiller pour sa beauté si épurée.
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