vendredi 15 mai 2015

La nuit de Maritzburg - Gilbert Sinoué

A l'origine de cet achat, l'enthousiasme de Gérard Collard. L'homme, célèbre libraire, a effectivement beaucoup apprécié l'histoire, racontée par Gilbert Sinoué, de cette relation particulière qui liait Gandhi à Hermann Kallenbach, architecte juif allemand. Séduite par la présentation qu'il a faite du roman, influencée par son opinion, je n'ai pas su résister à son acquisition. Celle-ci n'est pas à regretter mais, je dois l'avouer, je ne partage pas l'enthousiasme du chroniqueur puisque j'ai été, moi, un peu déçue de ma lecture. 

Ce roman est pourtant bien construit. L'histoire est bien racontée. La plume est agréable. Il a, je pense, de quoi satisfaire le plus grand nombre; celui qui n'est pas forcément informé sur Gandhi faute d'intérêt pour sa vie, sa trajectoire et son combat. Pour les autres, celles et ceux qui en savent beaucoup ou à peu près, comme moi, le roman perd un peu de son intérêt car on entend beaucoup plus Gandhî que Hermann Kallenbach. Alors oui, c'est Gandhî raconté par son ami/amant allemand qui le vénère mais c'est Gandhî quand même. C'est son combat en Afrique du Sud, sa personnalité, son mode de vie ... qui ont influencé Hermann Kallenbach au point qu'il disparaît complètement - ou presque- du récit pour apparaître véritablement une fois séparé de Gandhî, soit aux toutes dernières pages du roman. Sans doute, l'auteur veut-il nous dire par là que, dans le duo, la personnalité de l'indien était si imposante qu'elle en venait à écraser l'allemand tenu sous influence. Et c'est peut être là une construction réussie mais ça n'a pas empêché l'ennui. Je n'ai rien appris, rien découvert. J'ai lu ce que je savais déjà, le parcours de Gandhî ayant été découvert à travers certains films, certains documentaires et, dernièrement, à travers la biographie écrite par Jacques Attali. Je pensais, moi, que j'allais, dans ce roman, découvrir une nouveauté, quelque chose longtemps tenue au secret mais non. C'est l'histoire banale d'une amitié que certain(s) appelle(nt) un amour non consommé. Banale parce que cette relation n'a rien pour surprendre ou étonner. En tout cas, elle ne m'a pas du tout fait décoller. Gandhî et Hermann se sont aimés. Pas de quoi fouetter un chat. Pas de quoi en faire la découverte du siècle. Ce roman est à conseiller à toutes celles et ceux qui ne connaissant de Gandhî que le nom. 

La nuit de Maritzburg, Gilbert Sinoué, Edition France Loisirs, 549p, 17€

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