Décidément. Je crois que les "auteurs les plus promoteurs de la littérature turque" que j'enchaîne ces derniers temps ne sont pas fait pour moi. Après avoir connu une grande déception avec Murat Uyurkulak, une insatisfaction avec Pınar Selek, une incompréhension totale avec Aslı Erdoğan voilà que je découvre l'ennui avec Hakan Günday. Ziyan n'a pas fonctionné avec moi. Je me suis ennuyée à sa lecture. Le propos, bien qu'intéressant, était lassant et répétitif. Critiquer l'armée turque, son fonctionnement et ses objectifs, j'approuve fortement. Dénoncer le service militaire obligatoire, le statut de conscrit, j'adhère totalement. Fustiger l'hypocrisie et la saloperie des gouvernants turcs qui font de l'Armée le lieux sacré où le citoyen doit se sacrifier quand ils savent, en vérité, l'horreur qui est au point qu'ils font tout pour ne pas y envoyer leurs protégés, j'adhère complètement. Accuser les crimes d'honneurs et les violences tribales chez moi au Kurdistan (dit Sud-Est de la Turquie), je dis oui forcément. Très bien et après? Que gagne-t-on à lire pendant des centaines de pages qu'il fait froid et que le soldat souffre de froid? Que ses gardes sont affreuses, lassantes, ennuyantes? Que, merde alors, l'armée n'offre qu'une chienne de vie? Je veux bien lire la vie qui se mène au cours du service militaire en Turquie mais j'aimerai, dans ce cas là, qu'on me raconte tout et qu'on ne se contente pas d'écrire, pendant les 2/3 du roman, les gardes qui se font dans le froid qui bouffe le corps et l'esprit même pour me dire que le froid est peut-être responsable de l'apparition d'un fantôme, même pour me dire que l'armée n'offre que cette pauvre activité. Parce que le résultat, c'est la répétition, la pauvreté du discours et l'ennui. La diversité manque à ce roman. L'écriture n'a pas aidé, l'ayant trouvée lourde et elle aussi lassante. Intérêt s'il y a eu, il ne s'est exprimé qu'en toute fin de roman lorsque j'en appris un peu plus sur ce Ziya Hurşit, fantôme qui vient hanter, pendant ses heures de gardes en particulier, l'esprit de notre soldat un peu beaucoup dérangé. En dehors de ça, j'ai lu mais sans grand intérêt.
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