C'est un classique: l'histoire d'un vieux pêcheur qui ne pêche plus grand chose et qui, un jour, "tombe" sur un gros poisson pris dans les filets après trois jours et deux nuits de combat. Satisfait de sa victoire, l'homme retourne sur terre avec pour seul trésor les os dudit poisson, les requins l'ayant mangé tout au long du "chemin". Je dois avouer que l'histoire n'a, en elle-même, que peu d'intérêt, à mes yeux en tout cas. Je n'ai effectivement pris aucun plaisir à accompagner le pêcheur, je me suis même beaucoup ennuyée en sa compagnie. J'allais mal le noter quand, le roman terminé, je me suis mise à le penser pour, un peu, le sauver, l'auteur, bien connu, ayant réussi à imprimer avec efficacité la solitude et la détermination du vieux pêcheur. Seul face à la nature, à l'océan, au poisson et à lui-même; il est profondément seul mais va jusqu'au bout de son projet. Et on s'interroge: à quoi ça lui a servi? Sa détermination lui a permis la victoire face au grand poisson mais après? Ne l'a-t-il pas perdu? Le temps passé à gagner un poisson ne l'a-t-il pas privé de plusieurs autres? Son obstination ne l'a-t-il pas fait perdre, au fond? Je réfléchis à l'histoire et je me demande ce qu'a bien voulu nous dire Ernest Hemingway. Que veut-il exprimer? Quel est le message délivré? Y'en a-t-il au moins? L'histoire étant beaucoup trop simple, devenu un classique pourtant, je m'interroge sur la raison d'être de son succès et devine forcément l'existence d'un message caché. Bien mais lequel? Doit-on comprendre que l'obstination ne mène à rien? que l'homme est bien peu face à la puissance de la nature? que sa volonté et sa détermination ne peuvent suffire à l'emporter? Doit-on y voir une dénonciation du système politique, économique et sociale, les requins représentant celles et ceux qui font fortune sur le dos de la masse qui se tue au travail? Que doit-on lire dans ce récit? Pourquoi est-il devenu un classique célébré? Et si c'était pour les sens multiples qu'on peut lui attribuer?
Le vieil homme et la mer, Ernest Hemingway, Folio, 149p, 5€
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