Quelle mère! Quelle horrible mère! Une mégère! Hervé Bazin dessine ici le portrait d'une femme détestable, haïssable, à la limite de la folie, de la pathologie. Falcoche, de son surnom, n'a rien d'une femme aimante. Elle est machiavélique, sournoise, de mauvaise foi, toujours au delà de son rôle légitime. Elle prend plaisir à priver, à torturer. Avare, de surcroît. Elle n'a rien qui puisse la sauver. Elle est si mauvaise qu'on peine à croire qu'elle a réellement existé.
Pauvres enfants? Pas si sûre. Si j'ai commencé par les prendre en pitié, je me suis très vite, en effet, amusée de leur sort. C'est que l'écriture est égayante, distrayante. Elle nous invite au rire et nous évite l'apitoiement. Seul le dernier enfant, très discret, peut être pris en pitié. Les deux autres, difficile de les pleurer. Brasse-Brouillon, surtout, devient un vilain garnement, le fruit pourri de l' "éducation" maternelle; raison pour laquelle il est celui qui face à elle s'en sort de plus belle. Quant au père, il a de quoi indigner au point de nous donner envie de le claquer. Autant dire que dans la famille Rézeau, aucun des parents n'est à désirer.
Vipère au poing est un classique qui s'impose. Il parle d'une exécrable réalité avec l'humour d'un narrateur amusé. Celui-là rit en effet de sa propre expérience. Elle n'est pas hilarante pourtant. Elle le devient, cependant. Elle le devient parce qu'elle se pense comme un jeu. Jean s'amuse et prend plaisir à défier sa mère devenue sa première rivale. Avec elle, il apprend. A ruser et anticiper. Il apprend à piéger. Qui sera en supériorité? Pas sûre que la réponse soit donnée ...
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