Je n'ai jamais lu Eric-Emmanuel Schmitt. Je sais qui il est, ce qu'il fait mais je n'ai jamais été feuilleter les pages tâchées de son encre. C'est avec ce roman que je découvre un peu de sa littérature qui fait le bonheur de certain(e)s. Résultat de cette première: je n'ai ni vomi, ni gémi. C'était sans plus, une lecture sans chichi, ni décevante, ni exaltante. La plume est agréable, l'histoire est intéressante. Elle raconte un petit garçon juif de sept ans, appelé Joseph, qui se cache, pendant la seconde guerre mondiale, auprès d'un prêtre pleine d'humanité, de bonté et de solidarité. Ce prêtre est un Juste, un homme qui a sauvé des Juifs de la catastrophe, de la barbarie, de la honteuse politique des Nazis. Il va tisser, avec le jeune garçon, les liens d'une très belle amitié qui lui fera réaliser un secret: la transmission de la judéité menacée.
Alors on ne pleure pas avec ce roman. Eric-Emmanuel Schmitt ne parvient pas à susciter d'émotion(s). En tout cas, avec moi, il n'y en a pas eu. Enfin si, j'ai été émue à la fin du roman mais la tristesse ressentie n'a pas été le résultat d'une écriture particulièrement émouvante. J'ai été touchée parce que l'histoire rappelle l'horreur de la seconde guerre mondiale: l'arrestation de ces millions de Juifs, leur mise à mort carrément industrialisée, leur disparition, la destruction de leur famille ... Effroyable, n'est ce pas, de perdre des membres de sa famille, de ne plus rien savoir d'eux. Que leur est-il arrivé? Sont-ils morts ou cachés? Sont-ils en vie? Vont-ils revenir? J'ai été émue en imaginant, en essayant de me mettre à la place de celles et ceux qui ont subit. Mais cette émotion émane de l'Histoire écrite par l'humanité et non de l'histoire romancée. Je veux dire par-là que la Shoah suffit à m'émouvoir. Il est donc facile, pour un auteur, même médiocre, de me toucher. Il lui suffit de me rappeler pour que, de nouveau, j'imagine; pour que, de nouveau, je subisse la tristesse. Il en est de ce roman qui ne m'a touchée qu'en raison de la période historique évoquée. En somme, je n'ai pas remarqué de talent dans ce roman qui ne m'a pas véritablement marqué; l'émotion, si elle était, un peu, est le résultat d'une triste réalité qui n'a pas besoin de génie pour faire pleurer. En bref, le roman est à conseiller pour ce qu'il est: une histoire à découvrir avec facilité et simplicité.
L'enfant de Noé, Eric-Emmanuel Schmitt, Le Livre de Poche, 128p, 5.10€
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