Je l'avais vu en librairie, attirée par la première de couverture que je trouvais attrayante. J'allais l'acheter en raison de la quatrième de couverture que je trouvais convaincante mais j'avais hésité, j'avais résisté. Je l'avais finalement déposé là où il était. Point de regret car je l'ai eu. Je l'ai lu grâce à Babelio et au Livre de Poche qui m'ont fait cadeau de ce livre que j'ai pris plaisir à lire et découvrir.
J'ai aimé en effet la lecture de ce roman. J'ai aimé ce qu'il me racontait. Il dit des choses intéressantes, des choses qui font écho à l'actualité. Il parle du mot, du texte et de leur subtilité. Il parle du pouvoir de l'interprétation et de l'attribution du sens. Il dit la complexité à saisir les mots, à les comprendre; des mots si difficiles à cerner qu'il faut les étudier pour découvrir leur vérité - si tant est qu'il y en ait une. Il parle, ce roman, de l'instrumentalisation du texte sacré, de son utilisation par le pouvoir politique - entendu comme le pouvoir attribué à une caste définie. Il parle de son interprétation erronée, de la suppression du sens premier. Il dit que le temps passant, les années filant, le texte peut perdre la pensée de son auteur parce que le lecteur, surtout quand il en va de son intérêt, peut lui substituer sa propre idée; une interprétation qui interroge dès lors l'efficacité des termes employés. On le sait, une phrase mal construite, un mot mal utilisé et/ou peu défini peuvent laisser place à des interprétations infinies. Il faut toujours préciser le fil de la pensée pour ne pas laisser le doute s'installer. Il faut toujours bâtir avec solidité le texte censé le porter pour ne pas induire le lecteur en erreur. Sinon je ne vous dis pas les dégâts surtout lorsque le lecteur est de mauvaise foi; sinon la puissance n'est plus dans le mot mais dans l'interprétation du mot et c'est le plus influent, le plus grand qui impose le sens et la portée.
Le roman pose ses questions: le pouvoir est-il dans le mot ou dans son interprétation? Les "savants", ceux qui se prétendent les plus à mêmes de comprendre le texte sacré, restent-ils fidèles aux écrits ou manipulent-ils la masse en leur imposant leur propre interprétation? Et dans ce cas, comment revenir au sens premier du texte? Comment comprendre les écrits qui datent de plusieurs siècles? Comment approcher le sens que son auteur a voulu lui donner? Comment lui être fidèle et ne pas le/se tromper? Faut-il le décortiquer, l'analyser pour découvrir un sens caché au fil des années par des interprétations erronées? Peut-on même y arriver sans être, à son tour, accusé de faire dans la subjectivité? La communication, écrite ou orale, n'est jamais aisée car elle ne sait pas traduire la pensée qui ne sait pas aborder la complexité. Et cette incapacité crée des maux qu'on ne sait pas soigner; des maux qui sont, pour certains, évoqués dans ce roman; ce roman intelligent qui risque de ne pas plaire à tous le monde tant il ne se laisse pas facilement aborder. Il faut se laisser glisser pour pouvoir, je pense, l'apprécier. Il est à conseiller pour son intelligence et son originalité.
Roman envoyé par Le Livre de Poche en partenariat avec Babelio.
Roman envoyé par Le Livre de Poche en partenariat avec Babelio.
Les villes de la plaine, Diane Meur, Le Livre de Poche, 399p, 7.30€
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