Je pensais à un roman coloré, festif, mondain qui raconte les jeux de séduction, les regards discrets, la jalousie. Je pensais à une histoire légère qui écrit avec énergie la passion amoureuse. J'ai rencontré, en lieu et place de ce que j'imaginais, un roman au rythme lent, lourd, marqué, comme d'habitude avec Gabriel Garcia Marquez, par une température et un environnement étouffant, par une violence sociale féroce. J'ai rencontré, plus qu'une passion, une obstination; celle d'un homme, Florentino Ariza, qui refuse de penser sa vie sans Fermina Daza étant convaincu de la retrouver une fois son mari, le médecin Juvenal Urbino, décédé. Il avait vécu, avec elle, une relation à distance pendant près de trois ans, elle avait finalement décidé d'épouser un autre que lui, convaincue qu'elle n'avait pour lui aucun sentiment mais lui ne l'a pas oublié. Lui, foncièrement "amoureux", attaché à l'idée de former un couple avec elle, vivra sa vie toujours en pensant à elle, en pensant à ce moment où elle sera dans ses bras.
Gabriel Garcia Marquez raconte ainsi, avec le talent qu'on lui connait et une grande efficacité, l'obstination d'un homme qui n'a, en tête, qu'une idée: retrouver celle qu'il a aimé. Il décrit la vie de ces personnages auxquels je n'ai pas réussi à m'attacher. Je n'ai eu, en effet, aucune sympathie pour Florentino Ariza. Je n'ai eu aucune admiration pour Fermina Daza. Mais j'ai aimé lire l'histoire que l'auteur me racontait. Elle est bien construite, bien amenée. Elle est solide parce que bâtie par une plume puissante qui m'oblige à conseiller ce roman d'une grande qualité devenu un classique qu'il ne faut pas manquer.
L'amour au temps du choléra, Gabriel Garcia Marquez, Le Livre de Poche, 443p, 6.90€
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire