Ouff ...! Fini, terminé! Je suis enfin arrivée au bout de ma lecture, au bout de ce roman qui m'a étouffée, ennuyée. Pourtant, le thème a de quoi intéresser. Pourtant, le récit est construit avec talent mais l'auteur a beaucoup trop tiré en longueur. J'aurais été satisfaite s'il avait moitié moins fait, s'il avait moins écrit, moins détaillé, moins répété. En l'état, ce roman, bien qu'intéressant, finit par ennuyer. C'est avec agacement que je reprenais ma lecture lorsqu'elle était interrompue par la nuit et l'ennui. Je ne désirais qu'une chose: vite le terminer pour passer à autre chose parce que l'ambiance a pesé sur mes épaules, parce qu'elle allait jusqu'à l’écœurement.
Alexis Jenni a bien fait de raconter l'art français de la guerre; cet art mal pensé, mal déployé qui n'a fait que s'appuyer sur une force inconsidérée; qui n'a fait qu'envoyer la France un peu plus loin dans l'horreur et l'erreur. La France a tué, torturé, assassiné par milliers, s'est lancé dans des guerres au nom de ses propres intérêts sans interroger les mots qui font sa devise si sacrée. A l'extérieur, sur ces territoires qu'elle estimait siennes, elle a oublié la Liberté, l'Egalité et la Fraternité. Elle s'est comportée comme ces ennemis qui l'ont, par le passé, humiliée. Elle a oublié ce que c'était. Elle a donc humilié à son tour et elle a, bien heureusement, perdu; perdu les guerres qu'elle s'est amusée à conduire, perdu le peu d'honneur qui lui restait. Depuis, elle fait comme si tout cela n'avait pas existé. Mais ce roman les lui rappelle avec une certaine efficacité.
Le roman est intelligent, en effet. Il brille par son contenu. Il pense, il fait réfléchir. Il fait ressentir aussi. C'est la colère à voir ces personnages pratiquer la violence et la torture sans l'interroger sincèrement, c'est le dégoût de toutes ces guerres menées pour pas grand chose en vérité, c'est la tristesse à voir cette réalité qui n'est jamais évoquée et qui a, pourtant, dans la société, laissé des traces et des blessures jamais pa(e)nser. Le propos est brillant, l'écriture est efficace, elle sait porter des thèmes lourds et bien pesants ... pesants au point qu'il faut éviter, justement, de l'alourdir davantage en écrivant indéfiniment parce que le résultat, c'est l'étouffement.
L'art français de la guerre, Alexis Jenni, Edition France Loisirs, 644p, 9.99€
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