Nouvelle agréable et très rapide à lire, L'enfance d'un chef raconte, avec un certain humour et un brin de caricature, l'entrée en "âge adulte" de Lucien Fleurier, fils d'un chef d'entreprise, à la recherche de caractère et de personnalité.
Fasciné à l'âge de l'adolescence par les théories freudiennes qu'il épouse sans sourciller - passage assez risible - le jeune homme croit s'être trouvé en se définissant comme un être torturé avant de préférer une cause plus grande qui lui apporte respect et autorité: l’antisémitisme.
L'ouvrage - apparemment une parodie du "roman d'apprentissage" (doit-on penser au superbe Lucien Leuwen de Stendhal ?) - évoque à sa manière le confort de certaines "causes collectives". Le groupe offre à l'individu commodité et stabilité, d'être et de pensées. Il propose une solidarité à la personnalité isolée, lui présente une définition et une identité. En embrassant un nationalisme agressif qui prend pour cible "le Juif", Lucien Fleurier découvre ce qu'il lui plait: une solidité de groupe, une virilité, un respect et une autorité. Lui, être faible à la recherche de lui-même, finit, en effet, par se trouver et se complaire dans une "cause" qui l'autorise à devenir "chef", suivant ainsi la vocation paternelle tant contestée.
Intéressante à lire, la nouvelle a néanmoins quelques faiblesses. La caricature mène Jean-Paul Sartre, attiré par le communisme, à s'enfermer lui-même dans la caricature: on a comme une envie de lui dire que l'antisémitisme et, plus généralement, le racisme ne sont malheureusement pas l'apanage de la classe bourgeoise et que son personnage aurait pu, aussi, être un fils d'ouvrier. Toute personnalité en quête d'identité - et ce, quelque soit son origine sociale - épouse la lutte qui lui offre l'objet de sa quête. Pourquoi donc avoir choisi un fils de patron? Pourquoi pas me dira-t-on. Oui mais non ... il s'agit de Jean-Paul Sartre et qui connait ses opinions politiques peut se demander s'il s'agit là d'un geste anodin. Au fil de la lecture, il m'a semblé que non. Dommage.
L'ouvrage - apparemment une parodie du "roman d'apprentissage" (doit-on penser au superbe Lucien Leuwen de Stendhal ?) - évoque à sa manière le confort de certaines "causes collectives". Le groupe offre à l'individu commodité et stabilité, d'être et de pensées. Il propose une solidarité à la personnalité isolée, lui présente une définition et une identité. En embrassant un nationalisme agressif qui prend pour cible "le Juif", Lucien Fleurier découvre ce qu'il lui plait: une solidité de groupe, une virilité, un respect et une autorité. Lui, être faible à la recherche de lui-même, finit, en effet, par se trouver et se complaire dans une "cause" qui l'autorise à devenir "chef", suivant ainsi la vocation paternelle tant contestée.
Intéressante à lire, la nouvelle a néanmoins quelques faiblesses. La caricature mène Jean-Paul Sartre, attiré par le communisme, à s'enfermer lui-même dans la caricature: on a comme une envie de lui dire que l'antisémitisme et, plus généralement, le racisme ne sont malheureusement pas l'apanage de la classe bourgeoise et que son personnage aurait pu, aussi, être un fils d'ouvrier. Toute personnalité en quête d'identité - et ce, quelque soit son origine sociale - épouse la lutte qui lui offre l'objet de sa quête. Pourquoi donc avoir choisi un fils de patron? Pourquoi pas me dira-t-on. Oui mais non ... il s'agit de Jean-Paul Sartre et qui connait ses opinions politiques peut se demander s'il s'agit là d'un geste anodin. Au fil de la lecture, il m'a semblé que non. Dommage.
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